Atton

ATTON est situé au cœur de la Lorraine à 28 km de Nancy et 31 km de Metz. Le village, bâti sur un petit promontoire dominant la Moselle, s’étire le long de la route reliant Nomeny à Pont-à-Mousson au pied de la butte de Mousson.

ATTON recouvre un vaste territoire  et une belle diversité de paysages : champs, prés, forets, étangs, ruisseaux.

La commune est attractive par sa  proximité avec Pont-à-Mousson, son accès à l’autoroute A31, son activité agricole, sa zone industrielle et la chaleur de ses habitants.

Son Histoire

ATTON
est mentionné pour la première fois dans une charte de l’abbaye Saint Epvre de Toul en l’an 948. Son existence est bien plus ancienne. Des fouilles archéologiques ont mis en évidence des vestiges d’habitats de l’époque gallo-romaine. Le site d’Atton fut un lieu de passage et d’échanges importants, bénéficiant d’un double atout : la voie romaine et la Moselle, ces deux éléments que l’on retrouve sur son blason.
La Via Agrippa construite au Ier siècle de notre ère (reliant Cologne à Lyon) traversait le territoire de la commune en venant de Metz pour rejoindre Scarpone (Dieulouard). Le village conserve le souvenir de cette voie dans la toponymie de ses lieux-dits, le chemin Ferré (rues de Morville et de Scarpone) et la Baraque des Romains dans la forêt de Facq.
Un gué naturel sur la Moselle, praticable en dehors des périodes de crue, existait à cette époque entre les berges de Blénod et d’Atton. Il constituait le seul point de passage de la rivière et fut un important lieu d’échanges commerciaux  (sel et poteries)  pour les tribus gauloises des Leuques et des Médiomatriques.

Au Moyen âge ATTON était une seigneurie du duché de Bar. Une charte du 21 avril 1261 du comte Thibaut II de Bar affranchit Atton à la loi de Stenay ainsi que les villages de Maidières, Blénod et la ville neuve de Pont-à-Mousson. Cette charte correspond à la fondation officielle de la ville de Pont à Mousson.  Les destins d’Atton et de Pont-à-Mousson furent désormais liés. A l’instar des autres villages du duché de Bar, la commune d’Atton était administrée dès cette époque par un maïeur (maire), des échevins, un sergent, issus de ses habitants et agissant pour le compte du seigneur.

Théâtre de nombreuses batailles depuis la fin de l’Empire romain le village d’ATTON fut à plusieurs reprises ravagé. En 366 Flavius Jovin, général romain d’origine gauloise, stoppa l’invasion des Alamans à l’issue d’une bataille décisive qui eut lieu entre Atton et Dieulouard. Les morts furent inhumés sur le territoire de la commune au lieu-dit l’Atrée des Allemands. Un des épisodes de la lutte entre le duc René II, de Lorraine et Charles le Téméraire duc de Bourgogne se déroula à Atton quelques semaines avant la bataille de Nancy le 5 janvier 1477. Le 17 octobre 1476 René II installa son armée à Atton face aux troupes du Téméraire. Les deux armées séparées par la forêt de Facq échangèrent des tirs de couleuvrines. René II abandonna le village pour s’installer à Mousson et Pont-à-Mousson. Les troupes bourguignonnes occupèrent alors Atton dés le lendemain et se placèrent en ordre de bataille.
La guerre de Trente ans puis les campagnes de Louis XIV  furent aussi à l’origine de nouvelles destructions. Lors de la bataille de Morville le 16 juin 1677 les troupes du maréchal de Créqui opposées aux Impériaux commandés par le duc Charles V de Lorraine pillèrent et incendièrent les fermes d’Atton.

Le dernier quart du XVIIème siècle et le XVIIIème amenèrent la  paix et la prospérité pour l’ensemble de la Lorraine. Le village se releva lentement, il ne comptait que 14 habitants en 1709. L’histoire d’ATTON fut durant cette période liée  au monastère des sœurs de la Visitation de Pont-à-Mousson. Les religieuses possédaient un fief important constitué d’une vaste ferme dans le centre du village, des  prés, des champs, des forêts.  Principal seigneur, elles disposaient aussi du droit de patronage à la cure Saint Germain. Les lieux dits le Parterre, la Grand-cour ont pour origine le fief des religieuses. La rue des dames fut  baptisée ainsi en souvenir des religieuses.
L’activité économique du village au XVIIIème siècle demeurait dominée par l’agriculture, la vigne et dans une moindre mesure  le commerce du bois. Les berges de la Moselle à Atton étaient un des points de débarquement des bois flottés depuis les Vosges. Ces transports de bois furent assez importants pour justifier la création d’un impôt spécial « la gabelle d’Atton ». Depuis le Moyen age  pour chaque  « millier de bois » posé sur la Moselle au ban d’Atton, le village devait payer un gros barrois (monnaie d’argent). Atton comptait toujours sa tuilerie et une auberge parfois fréquentée par les étudiants inscrits à l’université de Pont-à-Mousson.

En 1870, le village fut occupé par les Prussiens. Ils  construisirent entre le 16 août et le 23 septembre 1870 un pont en bois enjambant la Moselle entre Atton et Blénod. Ce pont fut emporté par une crue de la rivière en octobre 1870.

Le 5 septembre 1914 les Allemands entrèrent à ATTON . La glorieuse défense des troupes du général de Castelnau  durant la bataille du Grand-Couronné  et en particulier l’héroïsme des soldats du commandant de Montlebert à Sainte-Geneviève, contraignit l’ennemi à battre en retraite libérant Atton et Pont-à-Mousson.
Atton resta jusqu’à la fin du conflit un village situé en seconde ligne, accueillant un hôpital militaire et des batteries d’artillerie. Les tranchées parcouraient la forêt de Facq en face de Lesménils âprement disputée durant la bataille du Xon. La forêt abritait encore à cette époque un arbre extraordinaire, l’un des plus gros chênes de Lorraine, connu sous le nom du chêne des Quatre Fils Aymon. Un autel fut installé au pied de cet arbre pour célébrer des messes destinées aux soldats. Le village subit de nombreux bombardements qui détruisirent une partie des maisons. En 1918, Atton passa dans le secteur contrôlé par l’armée américaine. Les habitants furent évacués et ne revinrent qu’après l'Armistice.

ATTON se verra décerner le 17 novembre 1921 la croix de guerre avec palme par le ministre de la guerre Louis Barthou et reçu sa première citation : «  Village héroïque, qui situé à proximité du front pendant toute la guerre, a été soumis à plusieurs bombardements et par les souffrances endurées et les dommages subis, a bien mérité du pays ». Le diplôme fut remis à Atton le 5 août 1925.
En septembre 1944, Atton fut incendié après un bombardement de l’aviation américaine contre les troupes allemandes durant les combats qui  se déroulèrent autour de Mousson. Une grande partie de ses habitants furent évacués à Morville. Le village, presque en totalité détruit sauf l’église, ne fut libéré que le 16 septembre 1944.

A cette occasion, ATTON reçut la croix de guerre avec étoile et une nouvelle citation décernée le 11 novembre 1948 par Max Lejeune secrétaire d’Etat aux forces armées : «Village déjà très éprouvé pendant la guerre de 1914-1918 par sa situation à proximité immédiate de la ligne de feu, a payé un tribut exceptionnellement lourd pendant les combats de septembre 1944 pour la libération de la Lorraine. Sa population brutalement évacuée par les Allemands, n’est rentrée que pour retrouver les 2/3 de ses maisons totalement détruites et les autres gravement endommagées. Avec une résignation admirable la presque totalité s’est refusée de quitter le village, préférant s’installer dans ses ruines que de s’expatrier, donnant ainsi le plus bel exemple de courage et d’attachement au sol natal » :
 
A nouveau les Attonais et les Attonaises firent preuve de courage, d’obstination et rebattirent leur village.

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D'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux pals d'argent, celui de dextre ondé.


Le semé de croix recroisetées indique qu'Atton faisait partie de la seigneurie de Mousson.
La fasce ondée de dextre symbolise la Moselle, et celle de senestre la voie romaine Neufchâteau-Metz qui toutes deux passaient par Atton.


La Croix de guerre 1914-1918 a été attribuée à ATTON par le ministre de la guerre Louis BARTHOU Ie 17 novembre 1921.

La Croix de guerre 1939-1945 a été attribuée à ATTON par le secrétaire d'Etat aux forces Armées, Max LEJEUNE, le 11 novembre 1948. 

Ce blason est adopté par la commune en 1992.